ACCUEIL

9 ÈME ARMÉE

LES PREMICES

10 MAI 1940

11 MAI 1940

12 MAI 1940

13 MAI 1940

14 MAI 1940

15 MAI 1940

16 MAI 1940

17 MAI 1940

18 MAI 1940

19 MAI 1940

20 MAI 1940

24 MAI 1940

25 MAI 1940

26 MAI 1940

27 MAI 1940

EMILE KUNTZ

COTE ALLEMANDS

ABREVIATIONS

BIBLIOGRAPHIE

REMERCIEMENTS

CONTACT


« Samedi 11 Mai 1940 »






Rapport du Colonel Cuny sur les opérations du 8ème Dragons
au cours de la campagne : 1939 - 1940
Document fourni par Mr Christian Dubucq habitant de Saint-Gérard

11 Mai 1940 : Départ d'Hanzinelle à 5 heures ; passage de la Meuse à Yvoir ; arrivée vers 18 heures dans la région de Braibant. Le régiment s'installe définitivement face au sud. En fin de journée, bombardement par avion des localités occupées. À la suite de ces deux longues étapes, des chevaux de réquisition doivent être abandonnés.

Site : « Le sabre et le char »
Document fourni par Gilles Esnault - Contact : sitin@free.fr
A 4h15, le Régiment se porte sur la Meuse par Donveau, Bioul et Warnant ; les éléments motorisés qui l'ont précédé ont franchi la Meuse, l'Ourthe et ont pris contact avec l'ennemi à Marche.
le Régiment franchit le fleuve au pont d'Yvoir à 13h30. Le Colonel reçoit l'ordre de stopper à Braibant vers 18 heures et de s'y installer défensivement. Les éléments motorisés refluent en effet lentement vers la Meuse. Le 1er escadron, renforcé d'un peloton de mitrailleuses et d'un canon de 25, forme un point d'appui à la ferme du Mont.
Le 2ème Escadron et un peloton de mitrailleuses est à la lisière nord-ouest de Braibant, le 3ème Escadron vers Halloy, le 4ème Escadron et un canon de 25 entre Ciney et Braibant.
Vers 18 heures, une escadrille de bombardement ennemie donne au Régiment son baptême du feu ; il n'y a pas de pertes.


Site : http://cavaliers.blindes.free.fr
Tôt le matin, le 8ème RD se porte sur la Meuse, franchit le fleuve à Yvoir et vers 18 heures se positionne en défensive à Braibant où il reçoit durant son installation son baptême du feu de la part de la Luftwaffe.

Tirée du journal belge : « Sambre et Meuse » du jeudi 16 mai 1946
« Le 8ème Dragons français à l'honneur à Saint-Gérard »
Document fourni par Mr Christian Dubucq habitant de Saint-Gérard
Le 11 mai 1940 : Les troupes françaises continuent à se renforcer. Les convois se succèdent amenant homme, matériel, munitions. La D.C.A. française commence à tonner, les avions allemands, de plus en plus nombreux, mitraillent les convois militaires ; l'ennemi s'approche. Des réfugiés passent en un défilé interminable emportant les quelques objets précieux qu'ils veulent sauver.

Témoignage du Lieutenant Pierre SURUN :
Le 11 Mai : Pont d'Yvoir sur la Meuse et jusqu'à Marche à l'Est en "découverte".
Baptême du feu des colonnes par avions mitrailleurs. Un avion abattu par nos mitrailleuses
Premiers combats avec l'avant-garde allemande.


Témoignage du Lieutenant Jacques BRANET (L'Escadron) :

11 Mai. A 4 heures, je dois faire secouer les hommes, que l'arrivée du ravitaillement a gênés dans leur repos, et qui dorment encore à poings fermés. Distribution des repas froids. On recommence à marcher vers l'Est. A Bioul, nous doublons des unités du 129ème R.I. appartenant à la 5ème D.I.M., qui débarquent d'autobus de la T.C.R.P. Les hommes paraissent fatigués, énervés, et surtout noyés dans un désordre ahurissant (Ils portent des sacs très lourds sont encombrés des quantités de choses). A Warnant, où l'on fait abreuver les chevaux, de l'infanterie s'installe ; beau désordre là aussi. L'escadron grimpe sur les pentes abruptes qui dominent la Meuse, et camouflés dans le maquis, nous " cassons la croûte", quand arrive un ordre en side-car : aller franchir la Meuse au pont d'Yvoir... On recommence à marcher vers l'Est.
A Braibant, je reçois l'ordre de n'installer en D.C.A. avec mon peloton - et tout d’un coup, des nouvelles arrivent de l'Est : il parait que nos unités sont au contact avec l’ennemi du coté de Marche, et qu'elles ont été très durement sonnées par l'aviation. Le 14ème R.D.P. doit essayer de reprendre Marche.
A ce moment, passent, très haut, quelques avions ennemis. A notre gauche, on aperçoit les éclatements des bombes qu’ils lâchent sur une route. Puis c'est notre tour : ils passent à la verticale de Braibant. On entend quelques sifflements, des bombes tombent aux lisières du village. l'une d'elles tout près de la ferme qui abrite les chevaux de mon peloton... On desselle, on soigne les chevaux, on installe une surveillance, un FM pour la nuit, et un canon de 25.
Une partie du ravitaillement arrive. Le bourgmestre nous offre sa maison pour la popote. Il y a là le commandant Becquey, le médecin Lorenzi, le lieutenant Chevallier, Benoist, Desjeux, Liebenguth et moi. On n’est pas très gais, on a l'impression que les nouvelles ne sont pas fameuses. Je vais m'étendre dans la paille d’une grange à coté de mes hommes, mais je ne peux dormir : il me semble qu’on a eu tort de faire desseller les chevaux.
Vers minuit, on est appelé au ravitaillement... Au petit jour, je suis debout, rasé sommairement, dans une prairie.




Historique du 8ème DRAGONS :
SITUATION LE SOIR DU 11 MAI
- l'objectif assigné aux motorisés est atteint à l'exception de la région de MARCHE où les unités légères attaquent et contre-attaquent, la situation restant indécise.
- les 8ème et 31ème Dragons ont franchi la MEUSE à partir de 14 kilomètres (la 8ème au pont d'YVOIR).
- le Régiment est à TRISOGNE où il reçoit sans dommage le baptême du feu par avions.
- cependant sur notre droite, les Régiments de la 1ère D.L.C. sérieusement bousculés refoulent déjà vers la MEUSE découvrant dangereusement notre flanc droit.


Le 8ème Régiment de DRAGONS - du 10 mai au 23 juin 1940 :
Document fourni par Mr Christian Dubucq habitant de Saint-Gérard
Le 11 Mai 1940 à 4h15, le Régiment se porte sur la MEUSE par DONVEAU, BIOUL, WARNANT. A 13 heures, couvert par les éléments de la Division, il reçoit l'ordre de se porter sur CINEY et FRISOGNE par le pont d'YVOIR, EVRETAILLES, PURNODES, DORINNE, SPONTIN, BRAIBANT. En raison de la situation vers MARCHE où les motorisés sont en contact avec l'ennemi le Colonel reçoit l'ordre de stopper à BRAIBANT et dispose le Régiment défensivement face à l'EST :
- le 1er Escadron renforcé d'un P.M. et d'un canon de 25 à la ferme du MONT ;
- le 2ème Escadron renforcé d'un P.M. à la lisière Nord-Ouest de BRAIBANT ;
- le 3ème Escadron vers HALLOY ;
- le 4ème Escadron renforcé d'un groupe de canons de 25 entre CINEY et BRAIBANT.


Témoignage "LE SABRE ET LE CHAR" - CARNET (11 mai) :
Document fourni par Gilles Esnault - Contact : sitin@free.fr
Nous chevauchons en direction de Dinant situé sur la Meuse. La guerre est encore loin et le ciel, si limpide, nous la fait oublier. Mai, en quelques jours, a fait des miracles, décorant la nature d’une parure de fête. Des nuages de tulle clair et léger fuient en batifolant vers la France, dans un ciel bleu comme une mer d’Arabie.
Ivres de lumière, deux alouettes montent en flèche, papillonnant des ailes, en des trilles éperdus. Puis, exténuées après l’extase, elles se laissent retomber comme deux pierres. Pinsons et fauvettes donnent un concert dans l’aubépine en fleurs pour fêter le jour triomphant. Déjà le soleil a séché la rosée matinale, et l’herbe sent bon au bord des routes. Il s’y mêle le parfum des violettes, dans les fossés, et du lilas qui fleurit près des maisons. Nous sommes jeunes, heureux, acclamés… Et le temps est magnifique !
Pourtant, au fur et à mesure que nous approchons de la Meuse, le climat d’euphorie s’atténue, l’ambiance vire au calme, puis à l’inquiétude… Ce n’est pas encore la peur, mais ça viendra. Les Allemands sont entrés en Belgique, et les Belges ont déjà fait les valises. Ils sont de moins en moins nombreux, sur le bord des routes. Puis ils disparaissent complètement.
En cette fin de journée, nous franchissons la Meuse, dans l’indifférence générale. A ce moment précis, nous ignorions que le gros de l’armée française, resté à l’arrière sur la rive gauche, ne franchirait jamais le grand fleuve.
Nous étions des éclaireurs, sans le savoir : les éclaireurs des divisions de cavalerie légère franchissant seuls la rive droite. On nous avait chargés de missions spéciales. Sur cette rive orientale nous devions prendre contact avec les éléments les plus avancés de l’ennemi. Notre objectif : retarder ces éléments au maximum, afin de permettre au gros de notre armée, à l’arrière, de fortifier ses positions !
C’est donc seuls, absolument seuls… que nous avons franchi la Meuse !!! Nous allions à la mort. Avec nos chevaux, nos sabres, nos fusils FM et quelques malheureux canons de 25, notre mission était un sacrifice.
Heureusement que nous ne le savions pas !

Dans le soir qui fraîchit, nous atteignons Sovet, un village isolé près de Ciney, où nous prendrons position. Nos chevaux ont parcouru cent kilomètres en deux étapes. Ce n’est pas si mal. La 4ème D.L.(Division légère) est en position, un peu partout, sur le plateau. C’est ici que nous attendrons l’ennemi.
Qui est-il ?
Mystère !
Peut-être des cavaliers, comme nous.
Le 8ème Dragons sortira-t-il le sabre ? Pour charger, comme à l’instruction ? … Ou comme à Wagram ? Mais pour l’heure, il faut s’installer pour la nuit. Lemoine et moi, toujours soucieux de confort, nous avisons une sorte d’écurie où nous passerons la nuit, avec Galant et Vauclair,
A peine sommes-nous installés, qu’un affreux et formidable beuglement, venu du fond de l’écurie, nous fait dresser les cheveux sur la tête : un énorme taureau, l’œil injecté de sang, tire furieusement sur les deux chaînes qui le retiennent attaché. Nous supposons alors que ses propriétaires, des fermiers partis précipitamment, l’ont laissé là, estimant dangereux de le détacher. Pauvre bête, elle a peut-être faim! Approchant prudemment de la crèche vide, nous décidons de lui donner à manger. Mais j’ai vite compris : c’est une sale bête, pas sociable, qui ne veut rien entendre et qui n’a qu’une idée, se libérer pour nous faire tâter de ses cornes. Nous sommes braves, au 8ème Dragons et nous ne craignons pas l’ennemi. Cependant, je ne me vois pas jouer les picadors, en compagnie de Vauclair… Lui non plus, n’a pas l’air de s’en sentir la vocation ! Il m’en fait d’ailleurs part, à ce moment précis, par des hennissements de peur. Complètement terrorisé, il se dégonfle, mon vieux compagnon.
- Barrons-nous !
- Ouf ! Pense Vauclair, qui n’en menait pas large.




« Mai 1940 - LA RUÉE DES PANZERS - »Jean-Robert GORCE.
Nuit du 11 au 12 mai : Des colonnes de véhicules dans les Ardennes
Mission des Divisions aériennes : La première de ces missions se déroule au cours de la nuit du 11 au 12 mai 1940. Le lieutenant Gavoille – pilote –, le capitaine Andréva – observateur – et le sergent-chef Antoine – mitrailleur – décollent ce soir là, à 21 heures 35, sur le Potez 63-11 n° 189, pour un vol de reconnaissance à moyenne altitude, sur l’itinéraire GivetSaint-HubertSaint-VithEuskirchenMalmédyDinant.
Après une quarantaine de minutes de vols sans histoire, en arrivant dans le cœur de la forêt des Ardennes, l’équipage a soudain la surprise de découvrir de longues files de véhicules, roulant tous feux allumés. Aucun doute n’est alors permis : ces colonnes s’étendent à perte de vue, elles viennent de l’est, de l’Allemagne et se dirigent à " marche forcée " vers la Meuse. A posteriori et en recoupant les parcours de l’avion français et des troupes allemandes, on arrive à la conclusion qu’Andréva et ses coéquipiers viennent de repérer les 5ème et 7ème Panzer-Divisionen des généraux von Hartlieb et Rommel qui, le lendemain, commenceront la traversée de la Meuse à Dinant.
De retour à Athies à 23 heures 30, l’équipage effectue immédiatement son rapport au commandant Alias qui, comme à son habitude, fait transmettre les renseignements recueillis au PC de la 1ère division aérienne par une estafette légère. On peut noter ici une première faille ; en effet, une information aussi capitale que celle que viennent de délivrer les trois aviateurs aurait due être transmise immédiatement et par le moyen le plus rapide aux forces terrestres directement concernées. Dans ce cas, la IXe armée du général Corap qui dans le cadre de la manœuvre Dyle, envoie son 11ème corps d’armée prendre position sur la Meuse de Dinant. Au lieu de cela, le renseignement va suivre un long et laborieux circuit administratif, avant de parvenir à un officier subalterne du 2ème bureau de Corap, qui ne saura pas discerner toute l’urgence et la gravité de la situation. Mais l’exploitation de la mission de reconnaissance du lendemain sera encore plus édifiante…



« Samedi 11 Mai 1940 »